Le gout de l'enfance

Juin est de retour, avec sa collection de fruits rouges...
Me voilà soudain toute nostalgique...

Souvenir d'escalade du vieux cerisier, du panier qui se remplit, des cerises en boucle d'oreilles, du jus qui dégouline sur les doigts et qui tache les habits, des concours de celui qui cracherait un noyau le plus loin...
Sensation du poids des fruits qui font ployer les branches, des grappes de groseilles qui s'égrènent dans la main, d'une ou deux qui s'écrasent carrément, du dénombrement des petits escargots des haies qui squattent le dessous des feuilles de groseillier (surtout au fond du jardin de Mamie)...


Perspective d'après-midis  d'équeutage/dénoyautage, sur la table du jardin recouverte de fines éclaboussures rouges ou virant au bleu-violet, au soleil... Passage à la moulinette des groseilles pour ôter les graines de façon quasi-industrielle, mais chut ! c'est un des secrets de fabrication Mimiche...
Crissement du sucre cristal dans la balance, jus rouge qui colore progressivement le tas de sucre, à nouveau ce fameux crissement contre la spatule en bois qui mélange doucement dans la grande bassine en cuivre qui fut utilisée dans la famille depuis la nuit des temps ou presque...

Entendez-vous le froufroutement des bulles d'écume qui bouillonnement ?
Sentez-vous cette délicieuse odeur qui embaume toute la cuisine ?

Songeries gourmandes devant cette confiture en devenir, cette gelée qui prend tout doucement...
Première, deuxième, troisième, dixième test de la goutte pour vérifier la gélification du mélange et surtout pour assouvir cette envie irrépressible de (re)connaitre ce gout délicieux, chaud et sucré à souhait... 

Glougloutement de la confiture à travers l'entonnoir posé sur les pots, passages multiples de la spatule souple au fond de la bassine pour ne pas en perdre une goutte, admiration de la couleur du cuivre rosi, fermeture par un couvercle vissé le plus rapidement possible pour ne pas se brûler le bout des doigts...

Calligraphie sur bouts de papier minuscules, crantés au ciseaux, puis scotchés aux pots...

J'aide ma mère à préparer les confitures depuis toute petite. C'est un des rituels familiaux, de même que le partage des confitures entre tous, puisqu'on ne pourra jamais écouler notre production nous-mêmes !
A la joie d'un moment passé ensemble s'ajoute la fierté de pouvoir dire "c'est fait maison avec les fruits du jardin" en bombant le torse...

Et vous, chers lecteurs, si vous aviez à raconter une activité de votre enfance qui vous rend nostalgique, que choisiriez-vous ?


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