De la tête au papier

J'écris beaucoup dans ma tête. Je rumine un moment de belles phrases avec des mots qui sonnent, du vocabulaire choisi, une construction grammaticale réfléchie... J'améliore au fur et à mesure, biffant mentalement ce qui ne me plait pas, comme sur un brouillon de papier. Mine de rien ça carbure pas mal là-haut, et je ne dis pas ça pour vous faire croire que j'en ai dans le tibia ! ;)

Le hic, c'est que ces belles tournures, ces jolis mots donnent un résultat agréable mais trop fugace ! Le temps de me munir du matériel pour transcrire ces écrits mentaux (si je peux), et j'ai un trou de mémoire ! Je ne sais plus vraiment ce que je voulais raconter, ni comment, malgré les impressions fugitives que je garde de ces rêves d'écrivain... Il reste trop peu de bribes à assembler pour recomposer ce puzzle pourtant construit avec une forme et un fond pertinents. C'est rageant, frustrant, agaçant, et ce d'autant plus que je sais que je pouvais être satisfaite de ce petit texte obtenu à force de patience... Il arrive que cette certitude soit le seul élément qui persiste à la fin du processus.

Il faut bien reconnaitre que je me corse pas mal l'exercice : les moments où je me complais à cette activité ô combien spirituelle sont des plus triviaux et ne se prêtent aucunement à la précipitation vers un bureau ou tout autre endroit où je suis susceptible de mettre la main sur du papier et un Bic (oui, depuis la fac, j'ai renoncé aux stylos plumes ; et oui, je range laisse trainer des stylos un peu partout).

Exemple : le demi-sommeil qui précède un endormissement complet, que ce soit en début de nuit ou en plein milieu. Il est bien entendu hors de question que je fiche en l'air mes efforts pour ne pas être davantage éveillée, et puis finalement, ça ne vaut pas la peine de m'extraire de la chaleur douillette de ma couette. Notez que ce dernier argument fonctionne très bien les dimanche matins ;)

Autre exemple : toute activité des mains qui laisse l'esprit vagabonder et battre la campagne. Un tricot simple avec un point basique, ou un motif pas trop minutieux au point de croix... Où est le problème de transcription ? J'y viens, j'y viens, arrêtez de m'embrouiller, c'est déjà assez compliqué comme ça... Figurez-vous que même si porte souvent un crayon sur mon oreille pour annoter mon modèle, je ne lâche pas si facilement mon ouvrage : je termine mon rang / ma zone de couleur / mon fil d'abord, pour être sûre de m'y retrouver après cette interruption. Du coup, ma mémoire vive me joue des tours et le texte soigneusement préparé devient éphémère et sombre trop vite dans l'oubli.

Enfin, parfois, un peu comme par miracle, certaines circonstances ramènent un souvenir un peu plus précis de cette idée que je voulais développer. Si je parviens à m'en emparer, je peux le dérouler comme un fil d'Ariane dans les dédales de mes pensées enchevêtrées inextricablement.

J'en arrive à la conclusion qu'écrire est un plaisir et que le papier est le meilleur outil pour canaliser les idées ou projets d'articles pour ce blog. Ce qui n'empêche pas une auto-relecture / réécriture pendant la frappe au clavier et le passage au numérique...

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