Un phényx marchand de cailloux...

Ceux qui le connaissent auront déjà compris à qui je voudrais rendre hommage...

C'est plus un poète qu'un écrivain, qui met dans ses chansons le quotidien, ses émotions, sa révolte.
Un peu (beaucoup) dans la veine de Brassens, qui lui aurait un jour avoué connaître une ou deux de ses chansons et les approuver (vu à la télé dans le super documentaire qu'ils lui ont consacré, R. on t'a dans la peau).

C'est l'histoire d'une amitié de toujours avec un certain Titi, encore présent sur le dernier album qui vient de sortir. L'histoire d'amour d'un père pour sa fille puis son fils. L'histoire d'une tendresse folle d'un public toujours debout pour ce chanteur, malgré ses hauts et ses bas, entre Dr Renaud et Mister Renard.

J'ai découvert Renaud toute petite, quand on partait en voiture avec ma Mounette. J'adorais Morgane de toi et En cloque, et bien sûr Mistral gagnant, quand ce n'était pas Renaud chante Brassens ! Je comprenais pas tout, parce que je n'ai jamais été calée en argot, mais je chantais à tue-tête quand même, surtout les gros mots (pour une fois que je pouvais en dire sans me faire gronder)!

Et un jour on m'a brutalement appris que les mots de Renaud n'étaient pas de bon goût. J'expliquais à une copine que sa nouvelle "Barbie enceinte" était "en cloque". Intervention de sa mère : "Qui t'a appris ces vilains mots ?"...
Pour moi, c'était impensable que les paroles des chansons que j'écoutais avec Mounette soient grossières ou vulgaires (en dehors des gros mots que j'avais identifiés comme tels). C'est une histoire qu'on raconte, avec des mots différents de ceux de l'ordinaire (un peu comme les grands mots un peu vieillots dans les contes) qui s'enchainent et créent des images, font passer des émotions, des messages...
C'est toujours le cas aujourd'hui, bien que j'apprécie davantage ce contraste entre le vocabulaire et le fond. Exemple : Ma gonzesse, ma princesse ! ou encore la merveilleuse Dans ton sac, que je comprends vraiment depuis que je ne retrouve jamais rien dans mon sac à main bien rempli.

Le titre Manhattan-Kaboul sort quand j'étais au collège, sur l'album Boucan d'enfer (que j'ai pas mal écouté en boucle à l'époque). J'étais un peu jeune pour comprendre vraiment cet épisode d'attentats, mais j'ai retenu la notion de "pulvérisés sur l'autel/de la violence éternelle"qui me paraissait plus claire que ce que j'entendais dans les médias.  
Il a le don de pouvoir mettre des mots sur les maux de l'Humanité...

Son passage dans ma ville pour sa Tournée d'enfer a été mon tout premier concert, avec mes parents ! Je me souviens de sa façon de meubler entre les chansons, avec beaucoup d'humour, des rires de cette foule dont je faisais partie, de cette ambiance familiale comme si on était tous des potos, du tangage de valse collective sur Germaine... J'y ai aussi découvert d'autres chansons, comme 500 connards sur la ligne de départ, qui balance pas mal (dans les deux sens du terme)...

Me voilà explorant alors les albums que je ne connaissais pas jusque là : Hexagone (malheureusement toujours d'actualité, hormis le passage sur la peine de mort), ou Marchand de cailloux....
Bien entendu, j'ai raté quelques chansons... Merci aux artistes de la Bande à Renaud de me les avoir présentées avec brio.
Et je ne parle pas de son dernier album, écouté en voiture en famille (tradition oblige !) ce week-end : un régal !

Aujourd'hui encore, je n'arrive pas bien à définir exactement ce qui me touche le plus chez cet artiste. Est-ce le choix des mots si précis qui mène à une poésie actuelle ?
Est-ce l'alternance entre tendresse et révolte dans ses albums ?
Est-ce la fragilité d'un écorché vif qui transparait sous le texte ?

Peu importe, je suis fière de faire partie de son public, de sa bande de jeunes !

Et sinon Mounette, tu fais quoi le 14 janvier ? Il parait qu'il passe par chez nous ce soir-là et qu'il reste des places...





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