Je suis un poisson volant

Je me souviens de cette première impression la première fois que j'ai eu celle qui est devenue mon mentor au téléphone pour m'annoncer que ma candidature pour le remplacement de congé mat' arrivait trop tard et qu'elle avait déjà trouvé quelqu'un.

Je me souviens de ma surprise quand elle m'a contactée pour me proposer un poste de pharmacienne adjointe, et la difficulté que j'ai eue à décliner (déjà, de nos jours, dire non à un CDI c'est osé, mais en plus je sentais que je ratais une opportunité incroyable, même à 5h de route de Choupinou). J'ai quand même eu la bonne idée de proposer mes services pour des remplacements.

Je me souviens de ce troisième appel, où on a autant parlé de la pharmacie, de l'équipe et de Chaussette (son adorable chat). S'en est suivi un remplacement génial. Cette pharmacie est entrée en pole position dans le classement des pharmacies où j'ai adoré travailler (M. et Mme D, c'est vous les suivants !).

Je me souviens du quatrième appel, celui qui a suivi la longue conversation avec Choupinou qui commençait par "C'est LA que je veux travailler" dans les minutes qui ont suivi mon retour en Allemagne. J'étais assise à la table de la cuisine, habillée comme pour un entretien d'embauche, parce que c'était censé en être un. Je ne sais plus trop ce qu'on s'est dit mais je crois bien que j'étais aussi décidée à me faire embaucher qu'elle l'était à me laisser une chance.

Je me souviens de l'accueil de l'équipe de la pharmacie pour mon premier jour de travail avec elles. Madame Câlin m'avait dessiné une banderole de bienvenue et m'a demandé quelle Madame je voulais avoir sur ma pochette de factures pour réceptionner les commandes. Je vous laisse deviner celle que j'ai choisi.

Je me souviens du bonheur et de la joie que j'ai éprouvée à travailler avec vous, parce que je les ressens encore aujourd'hui, et parce que je sais que ça sera pareil demain, et aussi les jours qui vont suivre.

 

 

 

Je me souviens de cette première fois où j'ai osé aborder le sujet...

Je me souviens de ce rendez-vous avec ce comptable qui venait de loin, pour mettre des chiffres sur mon projet, et qui m'a prouvé que ça n'avait rien d'impossible.

Je me souviens des rendez-vous dans toutes les agences de banque du secteur, sous la pluie de janvier, avec mon beau manteau rouge (j'aime bien marquer les esprits !) et la serviette en cuir que Mounette m'avait offerte quand j'allais à la fac.

Je me souviens de cette sensation incroyable d'être comprise, aidée dans mon projet par mon entourage et quelques professionnels (dont des confrères formidables).

Je me souviens des lourdeurs administratives à gérer en plein confinement et aussi avec le déconfinement ; des nuits à somnoler plus qu'à dormir, des dates butoirs difficiles à tenir se succédant dans ma tête...

Je me souviens de cette promesse et des signatures qui ont suivi...

Je me souviens de l'ultime, ce dernier soir de septembre, qui actait un après-midi de mini-révolutions dans la pharmacie...

Je me souviens de l'euphorie de ces deux derniers jours, malgré la tonne de petites contrariétés liées à une première installation professionnelle.

Je déploie mes ailes toutes neuves de pharmacienne titulaire, comme un poisson dans l'eau, bercée par les courants de bienveillance de mes collègues adorables (Madame Timide, Madame Bonheur, Madame Câlin et Madame Parfaite-à-la-retraite), les bons souhaits de nos patients, et la gratitude sans fin que je voue à celle que je nomme aujourd'hui Madame Magique, celle qui m'a tant appris, dont tout récemment la vraie signification du mot "Oser".


Commentaires

  1. Marie,

    Tu as l'art de mettre de l'émotion dans ce texte ! On le vit
    Bravo pour la réalisation de ton rêve, ça m'émeut et je suis tellement heureuse pour toi
    Gros bisous à vous deux

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