Qu'il est chou cet Albert !

Pardonnez mon jeu de mots improbable...
On ne saurait comparer Albert Camus (1913-1960) à un chou cabus !
(pour les incultes, voici un petit renvoi vers le guide Rustica)

Ces derniers temps, je me suis absorbée dans les romans de cet écrivain...

J'avais déjà lu L'étranger pour le lycée et je me rappelle avoir déstabilisé plus d'une copine à la fac' en dévorant La peste juste avant de passer des partiels... J'en gardais un bon souvenir.
Je les ai donc relus avec un grand plaisir, et j'y ai ajouté La chute et Le premier homme, que je n'ai pas encore terminé mais ça ne saurait tarder...


Et là, je redécouvre tout ! les thèmes évoqués qui m'avaient touchée : la vie, la mort, l'exil, la vie quotidienne en Algérie à l'époque où il l'a connue, mais aussi un style direct et implacable. Pour illustrer mon dernier propos, je vous cite un morceau choisi de chacun de ces livres.
Ces passages sont ceux qui catalysent l'histoire, ou tout simplement ceux qui m'ont plus...

  • L'étranger (1942)
"J'ai attendu. La brûlure du soleil gagnait mes joues et j'ai senti des gouttes de sueur s'amasser dans mes sourcils. C'était le même soleil que le jour où j'avais enterré maman et, comme alors, le front surtout me faisait mal et toutes ses veines battaient ensemble sous la peau. A cause de cette brûlure que je ne pouvais plus supporter, j'ai fait un mouvement en avant. Je savais que c’était stupide, que je ne me débarrasserais pas du soleil en me déplaçant d'un pas. Mais j'ai fait un pas, un seul pas en avant."
  • La peste (1947)
" Quand une guerre éclate, les gens disent : " Ça ne durera pas, c'est trop bête." Et sans doute une guerre est certainement trop bête, mais cela ne l'empêche pas de durer. La bêtise insiste toujours, on s'en apercevrait si l'on ne pensait pas toujours à soi. Nos concitoyens à cet égard étaient comme tout le monde, ils pensaient à eux-mêmes, autrement dit, ils étaient humanistes : ils ne croyaient pas aux fléaux.  [...] Comment auraient-ils (les concitoyens) pensé à la peste qui supprime l'avenir, les déplacements et les discussions ? Ils se croyaient libres et personne ne sera libre tant qu'il y aura des fléaux."



  • La chute (1956)
"Puis-je, monsieur, vous proposer mes services, sans risquer d'être importun ? [...] Mais je me retire, monsieur, heureux de vous avoir obligé. Je vous remercie et j'accepterais si j'étais sûr de ne pas jouer les fâcheux. Vous êtes trop bon. J'installerai donc mon verre auprès du vôtre."
Il s'ensuit tout un dialogue où seuls les propos d'un personnage sont rapportés. Ce qui est troublant, c'est que  les questions que se pose le lecteur au fil et à mesure des révélations de ce personnage trouvent leur réponse au paragraphe suivant... 
  • Le premier homme (manuscrit publié à titre posthume, 1994)
Celui-ci est empreint d'émotions liées aux souvenirs d'enfance...
" Non, l'école ne leur fournissait pas seulement une évasion à la vie de famille. [...] Dans la classe de M. Germain, pour la première fois ils sentaient qu'ils existaient et qu'ils étaient l'objet de la plus haute considération ; on les jugeait dignes de découvrir le monde."

Allez, chaussez vos lunettes et à vos bibliothèques !






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