A la découverte d'un coin pour buller ! (2)

Impressions de visites - deuxième partie

Reims fut une merveilleuse destination pour nos escapades de fin de semaine l'été dernier... Bien entendu, nous ne nous sommes pas contentés de prendre la température en ville, mais avons tenu à approfondir notre connaissance de ce lieu, en passant du temps à explorer quelques monuments.

Au Sud-Est de Reims se trouve un quartier très cossu, dominé par la basilique Saint-Rémi (du nom du saint qui baptisa un certain Clovis, premier roi des Francs). L'esplanade qui mène du boulevard longeant la rive de la Vesle jusqu'à cette superbe bâtisse offre une excellente perspective qui met en valeur son architecture romane. En arrivant à son pied, on découvre des parterres de vivaces aromatiques (sauges et romarins) qui rappellent qu'elle fut la clé d'une ancienne abbaye bénédictine où vivaient probablement des moines savants en plantes médicinales. Nous patientons un moment sur le parvis, attendant la fin de la messe pour nous faufiler à l'intérieur avant le début de la suivante... Quelle idée de vouloir visiter un édifice catholique un dimanche matin ? Il n'empêche que la nef et les transepts ne manquent pas de nous interpeler. Quel mélange ! Travaux romans à l'origine et remaniements gothiques se sont succédés depuis l'an 1039, date de début du chantier, puis aux XVI et XVIIème siècles. Et pourquoi ont-ils muré les ouvertures donnant à l'Ouest ?
Nous obtenons la réponse en sortant : il s'agit des bâtiments du musée St Rémi, qui expose autour du cloître de l'ancienne abbaye des éléments de l'histoire rémoise, avec des collections sur la guerre de 1870, et sur l'artisanat local (merci les prospectus, ce musée est fermé le dimanche).
Le soleil commençant à taper fort, nous partons chercher la fraicheur sous les arbres du parc de Champagne, non loin de là. Il est situé à la limite entre les maisons de propriétaires de caves à Champagne et de leur vignobles... C'est amusant de constater que la ville prend fin là où commencent les bonnes parcelles pour la culture du raisin. Moi qui pensais que tous les vignobles se trouvaient sur les hauteurs en direction d’Épernay ! Ce parc est immense et nous l'avons parcouru en tous sens pour voir les éléments d'une exposition sur le thème des cabanes : des maisons à oiseaux, des ruches, une cabane de branches comme on a tous construit dans les bois, une table géante dressée pour un repas d'adultes sous laquelle on se revoit jouer petit enfant, une maison de poupée accrochée en haut d'un arbre et une cabane de Hansel et Gretel... Sans oublier la chasse à l'écureuil en plastique et le nain de jardin rose à prendre en photo pour gagner le concours du moment !

Pour regagner le centre-ville, se fier aux flèches de la cathédrale Notre-Dame. Elles se détachent sans peine des autres bâtiments, et culminant à 83m de hauteur, semblent vouloir s'attaquer au ciel ! Son plan et son architecture gothique ne sont pas sans rappeler ceux des cathédrales de la même époque (début de la construction en 1211), comme celle d'Amiens, par exemple (pas de bol pour la cathédrale de Reims, j'étais déjà amoureuse de la reine de la petite Venise du Nord au moment de notre escapade).
Je n'ai jamais visité un édifice catholique aussi dépouillé, pour ne pas dire nu... Elle garde encore des séquelles de la Grande Guerre, éclats de balles, et gargouilles abîmées par le plomb qu'elles ont craché lorsqu'un obus a fait fondre le plomb de la toiture en éclatant (1917)...
On en oublierait presque le faste qu'elle a dû connaître au temps des sacres des Rois de France !
La compréhension de cet endroit est incomplète sans la visite du palais de Tau, qui accueille les trésors de la cathédrale, dont son lapidaire. Ce bâtiment classique doit son nom à sa forme de lettre grecque, et fait partie de l'ensemble des constructions religieuses au pied de Notre-Dame de Reims.
Outre d'impressionnante statues et éléments de décor en pierre issus de la cathédrale, évacués en hâte lors de la première guerre mondiale, le palais du Tau abrite la salle des banquets où les rois de France fêtaient leur sacre. C'est intéressant de constater sur les tapisseries exposées que le plan de table rappellle ouvertement la Cène, avec le roi siègeant à la place du Christ. Monarchie de droit divin, avez-vous dit ? On y découvre aussi d'impressionnantes collections d'objets et bijoux de sacre, et on remarque une certaine évolution entre les pièces les plus anciennes et celles de Charles X, l'un derniers rois de France.

Un petit débriefing de toutes ces impressions devant un bon repas place Erlon, quartier de restaurants, brasseries et bars à champagne, haut en couleurs et très animé, avant le retour du dimanche soir. Bah oui, on travaille le lundi !

Ne reste plus qu'à visiter une cave et faire le tour des petits producteurs pour déguster et choisir le meilleur vin de Champagne ;) Une autre fois, peut-être ?

Commentaires

Vos préférés

Patate douce, très douce...

Que faire des chocolats de Pâques après Pâques ?

Des cabanes dans les arbres