Lectures d'été (3)

Des rompols pas comme les autres...

"Rompol" pour roman policier selon Fred Vargas

Cette auteure (l'une parmi mes chouchous), connue aussi bien en France qu'à l'international pour ses rompols à succès, met en scène des enquêtes complexes dans un style extrêmement fluide et des plus faciles à lire. Si la mise en forme de l'histoire se fait assez naturellement au moment de l'écriture, Vargas avoue consacrer de nombreux efforts de relecture et réécriture pour que les mots s’enchaînent sur la page et sonnent juste. Les dialogues, ce qu'elle préfère rédiger, sont géniaux et parfois souvent déstabilisants, au plus grand plaisir du lecteur. Si elle regrette de ne pas savoir créer un suspense à la Mary Higgins Clark, elle est une grande experte dans l'art de conduire le lecteur à des déductions erronées concernant l'enquête, et donner la solution grâce à une adroite démonstration par l'un des personnages. Je ne vois donc pas ce qu'elle se reproche ;)
"Dans une histoire policière, il faut qu'il y ait à la fin une résolution, sinon j'ai triché et je rends mon lecteur malheureux." propos recueillis par Christine Ferniot pour l'Express culture, paru le 3 juin 2011.

On pourrait classer ces romans selon le personnage/groupe de personnages qui mène(nt) l'enquête. Dans les descriptions qui suivent, je n'insiste pas sur les personnages secondaires récurrents : vous aurez ainsi le plaisir de les découvrir au fil des pages. De plus, ils ont des caractères très variés et permettent à l'auteure d'ajouter à l'enquête des intrigues secondaires (romance, antagonismes, complicités, quêtes familiales...) qui donnent du relief au récit.

Les enquêtes de Jean-Baptiste Adamsberg, commissaire à Paris.
Au sein de sa brigade, ses méthodes d'investigation détonnent : sa nonchalance et son intuition donnent des résultats surprenants et implacablement efficaces.

• L'homme aux cercles bleus, 1991 - Victor, mauvais sort, que fais-tu dehors ?

Des cercles de deux mètres de diamètre tracés sur les trottoirs parisiens, entourant des objets inanimés : un mouvement artistique particulier ? A première vue, rien de bien dangereux...

• L'homme à l'envers, 1999 - celui par qui ma passion pour Vargas a commencé

Dans le parc du Mercantour, des brebis sont trouvées égorgées dans les bergeries. Est-ce l’œuvre de chiens errants, de loups ? ou pire, d'un garou, comme semble le penser Suzanne, avant d'être tuée sauvagement à son tour ?

• Pars vite et reviens tard, 2001 - mon préféré n°1, je suis tombée amoureuse d'un personnage

D'étranges symboles sont peints de nuit sur des portes d'immeubles en plein Paris, au même moment où le Crieur reçoit de mystérieux messages à lire sur la place publique, évoquant une menace, un fléau... Seule l'aide d'un Evangéliste peut aider Adamsberg.

• Sous les vents de Neptune, 2004 - où l'on apprend des expressions québécoises !

Un meurtre qui laisse sur le cadavre trois trous alignés en plein ventre. Adamsberg a une hypothèse, qu'il creuse depuis déjà plusieurs années : le modus operandi du tueur ne lui est pas étranger...

• Dans les bois éternels, 2006 - ah, le charme de la campagne normande ;)

Un double meurtre à Paris va mener Adamsberg jusqu'en Normandie. Il y rencontre des chasseurs écœurés par le massacre de cerfs.Pourquoi s'y intéresse-t-il ?

• Un lieu incertain, 2008 -entretien avec un vampire ?

A Londres, lors d'un colloque policier, Adamsberg découvre une paire de chaussures avec les pieds à l'intérieur ! De retour à Paris, il est confronté à un horrible meurtre. Voilà de quoi mener tambour battant une double chasse à l'assassin !

• L'Armée furieuse, 2011 - Croyances et préjugés au rendez-vous

Selon la légende, celui qui voit passer l'Armée furieuse voit aussi ceux qu'elle emportera : des morts en sursis, qui rejoindront cette fantastique équipée de fantômes. Alors dans un village prompt à la superstition, cette vision provoque de sacrés ennuis !

• Temps glaciaires, 2015 - le petit dernier, que je viens de dévorer !

Entre un voyage mystérieux en Islande et la Terreur de Robespierre, la brigade du XVème est bien chamboulée ! En plus, il y a un rapport entre l'histoire et le sanglier sur la couverture du livre ;)

Seconde catégorie : celles des Évangélistes et du Parrain.

St Matthieu (Matthias) chasseur-cueilleur préhistorien, St Marc (Marc Vandoosler), homme de ménage et médiéviste, St Luc (Lucien) spécialiste de la Grande Guerre et Vandoosler le vieux, ancien flic et parrain de Marc vivent ensemble dans la "Vieille baraque". Leur complémentarité leur permet de résoudre des enquêtes, plus ou moins en collaboration avec la police.

• Debout les morts, 1995 - mon préféré n°2, parce que Marc est trop fort...

Dans le quartier où les Evangélistes viennent de s'installer, leur nouvelle voisine, une ancienne cantatrice, s'inquiète de l'inexplicable apparition d'un arbre dans son jardin. S'agit-il d'un cadeau d'un admirateur ou sert-il à cacher quelque chose de pas net ?

• Un peu plus loin sur la droite, 1996 - où l'on découvre que Marc n'aime pas les crapauds

Il n'y a rien d'extraordinaire à trouver une sorte de truc blanchâtre dans une crotte de chien. Sauf s'il s'agit d'une phalange humaine ! Comment expliquer qu'un chien ait pu manger un bout de doigt, en dehors du fait qu'il ait trouvé un cadavre quelque part ?

• Sans feu ni lieu, 1997 - de merveilleux dialogues entre la vieille Marthe et Clément, son protégé

Plusieurs femmes sont assassinées. Un lien est constaté entre ces différents meurtres : il s'agit d'un pauvre type, pas très malin...immédiatement suspecté par la police d'être l'auteur de ces crimes. Mais ce n'est pas lui ! Comment les Évangélistes peuvent-ils l'innocenter ?

Plus de polars ? allez chez ce cher Nicolas le Floch !